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Modernité et socialisme
10 juin 2008

La vacuité du socialisme libéral

Peut-on être socialiste et libéral ?

Croire aux vertus du libéralisme est une contradiction lorsqu'on se dit socialiste. Dire pour un socialiste qu’il y croit, c’est dire une chose provocatrice car cela revient à dire que le socialisme est mort et cela signifie qu’on s’en remet aux vertus du marché.

Avec cette déclaration, aveu sincère ou balle de test, le tout feu et flamme Delanoë nous rappelle qu’il est un ancien Jospiniste et il redit simplement ce qu’avait dit Jospin en annonçant qu’il voulait une économie de marché mais pas une société de marché.

Cette formule très in certes, mais vide !

En fait, la marche de manœuvre de Delanoë est très mince : comment représenter à la fois le mouvement, le changement, la compétence sans se faire tacler par celles et ceux qui sont en plein désir (délire) d’avenir ?

Le jeu de Ségolène Royal est de tout faire pour empêcher Delanoë de marcher sur ses plates bandes (à aménagements variables) en insistant sur le fait qu'il est sans doute compétent (en langage d’avenir = peut-être) mais que sa politique n’a pas de sens car il oublie que l’erreur principale de Jospin a été d’ignorer l’importance du cœur et des valeurs auxquelles une grande majorité de l’électorat se raccroche.

Le camarade Delanoë aurait pû dire « je suis un gauchiste libéral » un peu comme DSK a tenté de le faire, mais un socialiste peut-il proposer de mettre l’économie au service du social et ainsi rassembler la gauche, sachant que sans vrai rassemblement d'une gauche élargie il n'y aura pas de victoire ?

Cette entrée en fanfare de Delanoë rassure certainement Ségolène Royal, car elle reste au centre du débat et ses adversaires n’auront pas d’autres choix que d’aller plus à gauche ou plus à droite afin de revendiquer une différence avec elle.

Bref, pour elle pas de changement de cap : droit devant avec le minimalisme « marketé » pour respecter la tactique de Sarkozy.

Cet épisode qui plait tant aux médias, sera sans doute suivi par d’autres et confirme que le prochain congrès socialiste devra être celui d’une redéfinition de l’identité socialiste !

Sur ce point, la réponse repose sur les rapports de force entre écuries qui voteront lors du congrès... Le stade est au bout du boulevard des Purges...

J’attends d’être rassuré.

P.G-N

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Commentaires
D
Nous devons nous unir pour faire pression et limiter les actions de nos élus "éternels". C'est le principal devoir ds militants car cette majorité d'élus socialistes existe parce que nous leur avons systématiquement aidés à se faire leur situation.
N
Je découvre ce blog avec des billets pertinents et variés. Effectivement si le projet ne rassemble pas alors encore un échec en perspective.<br /> Ras le bol du carrièrisme, toujours les même, à ce train là c'est de nouveau le tête à queue garantie au prochain congrès. Personnellement j'attends, je verrai ensuite si je redeviens adhérente (quand on l'a été durant 22 ans on sait laisser le temps au temps...)<br /> Nadine de Nantes
A
Les principes ! Nos principes ne sont pas d'antan! Chaque jour qui passe, chaque pas qui va vers le libéralisme économique nous permet de mesurer ses limites et surtout ses conséquences !<br /> Etre riche n'est pas antinomique avec la philosophie socialiste, bien au contraire ; être riche ne sous entend pas être égoïste... Quant à l'idéal, laissons aux amis du Président d'y croire. On voit où celà nous mène et les mène, pas un jour sans entendre quelqu'un dire j'ai voté pour lui parce que je croyais... allons vaut mieux définir un projet et ensuite désigner celle ou celui qui le défendra.
Z
Toute la difficulté des socialistes à se définir eux-mêmes... M. DELANOE confond libéral et libertaire. Les socialistes restent arc-boutés sur leur idéal mi-marxiste et mi-jauressien que tous les socialistes (allemands, anglais, espagnols) ont réussi à dépasser. Seuls les français, forts de leur principes, restent campés sur des idées de 100 ans qui se sont vues rejetées partout ailleurs. Ils sont contre l'économie de marché. Et pourquoi pas contre le vent, la gravité et la mer ? On peut construire des digues et des abris, mais on ne peut pas les empêcher d'exister.<br /> C'est au tour des socialistes de faire leur réforme avec les réalités d'aujourd'hui et pas avec des principes d'antan. Les principes, c'est beau, mais ça ne nourrit pas, et ça ne fait pas gagner d'élection.<br /> Plus loin, quand les socialistes (dans leur ensemble) seront sortis de la lutte des classes et de l'aspect comminatoire de la lutte contre les riches, alors ils auront un avenir.<br /> Enfin, quand ils comprendront qu'on se réunit derrière un leader qui porte une idéal on réussit mieux que quand on définit l'idéal et qu'on choisit ensuite le leader. Imaginez que vous fassiez un costume avant de prendre les mesures de celui qui va le porter...<br /> C'est l'ensemble de la réflexion qui est à remettre à plat, dès le départ. La gauche tend trop à croire qu'elle peut tordre le monde à sa vision au lieu de s'adapter au monde.
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